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Quel versement percevoir du CIA et autres primes de fin d’année ?

Les CIA : que disent les textes ?

Le SNASUB-FSU est régulièrement sollicité par des personnels sur les critères d’attribution de l’indemnité de fin d’année, appelée CIA (Complément Indemnitaire Annuel). Que disent les textes réglementaires et d’application ? Le décret 2014-513 du 20 mai 2014 n’est pas précis : « Les fonctionnaires… peuvent bénéficier, d’une part, d’une indemnité de fonctions, de sujétions et d’expertise et, d’autre part, d’un complément indemnitaire annuel lié à l’engagement professionnel et à la manière de servir… ». Il doit s’appuyer sur « l’appréciation de la valeur professionnelle des fonctionnaires [qui] se fonde sur un entretien professionnel annuel … Il est compris entre 0 et 100 % d’un montant maximal par groupe de fonctions… » La circulaire d’application fonction publique du 5 décembre 2014 ne développe pas plus de critères : « … il pourra être tenu compte de la réalisation d’objectifs quantitatifs et qualitatifs et ce, principalement pour les agents relevant de la catégorie A. » Les modalités concrètes sont laissées à la libre appréciation des administrations : « Les modalités de son éventuelle mise en œuvre seront donc fonction de la politique de gestion des ressources humaines portée par chaque ministère et des crédits alloués au titre des enveloppes catégorielles. » La circulaire éducation nationale, par exemple, du 5 novembre 2015 propose 3 critères : la manière de servir de l’agent, sa contribution au collectif de travail, sa capacité à travailler en équipe (le cas échéant). Depuis leur publication, ces textes ont bien vieilli. La fixation des montants est désormais souvent forfaitaire et non au cas par cas. A chaque fois que l’administration a voulu étudier le niveau des montants agent par agent, il s’est vite rendu compte de l’usine à gaz que cela représentait. En réalité, seuls quelques agents qui ont des comptes-rendus d’entretien professionnel négatifs se voient interdits de CIA. Et encore, ce critère de l’entretien peut être sujet à discussion tant les comptes-rendus peuvent faire l’objet d’interprétation. N’a-t-on pas vu dans une académie un supérieur hiérarchique attribuer à un collègue un avis favorable pour une réduction d’ancienneté d’échelon à l’issue de l’entretien professionnel en juin et lui interdire le CIA en décembre sur la base du même entretien. En fait, l’entretien n’était ni bon ni mauvais, alors comment savoir si le CIA devait lui être versé ?

De la théorie aux pratiques de gestion

Des académies ont souhaité maintenir l’esprit initial du dispositif en demandant aux chefs de service de fixer les montants, agent par agent, sur la base d’enveloppe avec un plafond à ne pas dépasser. C’est le cas d’Orléans-Tours, par exemple. Mais le cas général va bien plutôt à des versements forfaitaires. En fait, il n’y a pas de montants minimums nationaux. Les administrations ont seulement reçu la préconisation de ne pas verser de façon disproportionnée le CIA par rapport à l’IFSE : pas + de 10% au-dessus du plafond à la catégorie C, pas + de 12% à la catégorie B, pas + de 15% à la catégorie A.

En nous appuyant sur notre enquête sur les montants du CIA versé en 2022, concernant 14 académies, on constate que la catégorie A connait une fourchette de 1 à 4, (avec un minimum de 300 € à Montpellier), et les catégories B et C une fourchette de 1 à 2 (avec des minimums de 300 € en B à Montpellier et 250 € en C à Reims ou Versailles). Dans 4 académies, les montants de base sont identiques entre services et EPLE, titulaires et non titulaires.

Les montants sont très souvent proratisés en fonction de la durée de présence dans l’académie, soit en année civile, soit en année scolaire. Créteil se détache des autres académies avec un versement à 100% même si l’agent est arrivé dans l’académie au 1er septembre (proratisation tout de même pour les retraités et les CLM/CLD). Paris va dans le même sens : paiement intégral du CIA dès lors qu’un agent est affecté au 1er septembre avec un montant plancher obligatoire de 100€ (sauf entretien pro négatif). Souvent, les académies versent 4/12è du CIA pour les entrants dans l’académie ou changement d’administration (de l’université vers le second degré, par exemple).

Contractuels : vers une prise en compte de plus en plus courante

Si le CIA n’est pas accessible aux non titulaires, des possibilités de versement d’une prime de fin d’année existent comme l’atteste notre tableau, dans 8 académies sur 14 enquêtées, le plus souvent sur des montants proches ou identiques à ceux des titulaires. Mais des académies refusent toujours d’en verser au motif fallacieux que cela n’est réglementairement pas possible. Pourtant, certaines administrations produisent des avenants au contrat ou même utilisent des codes budgétaires comme les vacations ou même sur la base d’une IAT.

Quel bilan ?

Il y a une forme d’homogénéisation des pratiques au fur et à mesure des années. La proratisation n’est donc pas totalement partagée comme méthode de calcul des montants. Rien n’interdit donc à une académie de verser la totalité des montants annoncées bien qu’un agent n’ait été affecté qu’au 1 er septembre. Il y a d’ailleurs des cas où des collègues restent dans l’académie mais ne sont pas considérés comme en faisant partie : ceux exerçant par exemple en CROUS ou à l’université ou même des contractuels recrutés par… le rectorat ! Les contractuels sont de plus en plus pris en compte et devraient pouvoir bénéficier, au même titre que les fonctionnaires, d’une prime de fin d’année. Enfin, les académies d’une même région académique n’ont pas les mêmes montants alors que le mot d’ordre ministériel est celui de la « convergence ». Signalons le bon travail de la section du SNASUB-FSU de Lille qui a réussi à modifier et à aligner la prime de fin d’année 2022 des agents non titulaires sur ceux d’Amiens dans le cadre de la convergence indemnitaire intra région académique.
Le complément a été versé sur la paie de mars. Un exemple à suivre.

Action sociale : la FSU vous informe

Vous trouverez sur le site de la FSU : https://fsu.fr/guide-des-prestations-interministerielles-daction-sociale-2023/ le vade-mecum complet de l’action sociale interministérielle réalisé et mis à jour (mars 2023) par le groupe fédéral action sociale élu au CIAS, et ses président·es de SRIAS.

Il présente et détaille toutes les prestations d’action sociale interministérielles dans la Fonction Publique d’État avec les derniers taux actualisés.

Depuis quelques années, plusieurs prestations ont sensiblement progressé suite notamment aux interventions de la FSU : chèque-Vacances, Aide à l’Installation des Personnels (AIP), Aide au maintien à domicile (AMD), Prestations repas, Simplification pour le CESU garde d’enfants 0-6 ans. Ce guide de la FSU sur les prestations interministérielles d’action sociale a pour objectif de permettre à chaque agent·e d’avoir une bonne connaissance des prestations offertes, de savoir à qui s’adresser pour les obtenir, de connaître l’utilisation des crédits alloués.

C’est également un outil pour, ensemble, réfléchir et proposer l’adaptation ou la création de nouvelles prestations pour répondre à l’évolution des besoins des agent·es en matière d’action sociale.

Revalorisation des prestations sociales

Les prestations sociales, notamment le RSA, la prime d’activité et les allocations familiales, augmenteront de 1,6 % au 1er avril. Cette revalorisation a été calculée à partir de la moyenne des taux d’inflation mensuels depuis un an, soit +5,6 % par rapport à avril 2022. Mais l’augmentation réelle en avril 2023 a été ramenée à +1,6 % par le gouvernement en raison de la hausse de 4 % accordée de manière « anticipée » en juillet 2022. Le RSA passe donc de 598,54 euros à 607,15 euros pour une personne seule. Côté allocations familiales, les ménages qui touchent moins de 71 194 euros vont bénéficier d’une hausse de 2,24 euros. Elle sera de 55 centimes pour ceux dont les revenus sont supérieurs à 94 893 euros.

Le SMIC horaire devrait augmenter de 2,19 % au 1er mai 2023

Dans sa note de conjoncture du 15 mars 2023, l’INSEE annonce une « nouvelle revalorisation probable, d’au moins 2 %, dans le courant du printemps. ». Selon des sources du côté du cabinet du ministre du travail Olivier Dussopt, cette information est affinée, puisque selon nos sources c’est une revalorisation de 2,19% qui devrait être appliquée au 1er mai

Actuellement à 1 709,28 € brut par mois, il passerait à environ 1743 €. Pour atteindre ce montant, le minimum fonction publique devrait passer alors à 360 points, soit quatre points au-dessus de l’entrée de carrière de la catégorie B et d’un point le second échelon et dépasserait les huit premiers échelons du premier grade de la catégorie C, les quatre premiers échelons du deuxième grade et le premier échelon du troisième grade de la catégorie C.

L’inflation a ralenti en mars, mais les prix de l’alimentaire restent orientés à la hausse. Ce ralentissement de la hausse des prix à la consommation s’explique par une progression des prix de l’énergie nettement moins rapide en mars. Mais ceux de l’alimentaire continuent de flamber. Bercy va bientôt revoir ses prévisions à la hausse pour 2023.

Les prix de l’alimentation ont augmenté de 15,8 % depuis le mois de mars 2022. Dans le détail, les prix de l’alimentation ont continué d’augmenter en mars, avec une inflation alimentaire sur un an de 15,8 % contre 14,8 % en février. Les produits frais se sont renchéris de 16,6 % sur un an (après 15 % en février) et les autres produits alimentaires de 15,6 % (contre 14,8 % un mois plus tôt).

Un 1er mai unitaire, massif et populaire pour le retrait de la réforme des retraites !

Avec vos collègues, avec vos ami·es, en famille…

Un 1er mai unitaire, massif et populaire
pour le retrait de la réforme des retraites !

Lors de son allocution télévisée suite de la promulgation de la réforme des retraites rejetée par une large majorité de la population, le Président de la République a choisi de garder les yeux fermés et les oreilles bouchées face à l’exigence de son retrait exprimée depuis le mois de janvier par la puissante mobilisation du monde du travail, des jeunes, des retraité·es.

Après avoir usé de tous les moyens pour passer en force, notamment à coup de 49-3, le Président de la République et le gouvernement ont ajouté au déni social un déni démocratique. Ils voudraient maintenant « passer » à autre chose. Il n’en est pas question !
Les conditions de vie sont dégradées chaque jour par l’inflation et les salaires ne sont pas à la hauteur de la reconnaissance du travail et des qualifications. Dans ce contexte, le gouvernement entend imposer deux années de plus aux travailleuses et travailleurs ! Inacceptable !

Tandis que les profits financiers records versés d’année en année aux actionnaires par les entreprises du CAC 40 explosent sans être taxés à la hauteur des besoins de l’intérêt général, les services publics sont abîmés par des années d’austérité budgétaire. Les rémunérations des agent·es publics sont pressurées par le gel scandaleux de la valeur du point d’indice. Les conditions d’exercice des métiers sont de plus en plus dégradées par l’insuffisance de créations de postes et le manque de moyens nécessaires à l’exercice des missions.

Refusant toute hausse générale des salaires, le gouvernement voudrait maintenant conditionner des augmentations de rémunération insuffisantes, de surcroît sous forme indemnitaire variable plutôt que sur la carrière, à des contreparties en termes de travail supplémentaire plutôt que de répondre à l’exigence de justice et de reconnaissance portée par les personnels

ÇA SUFFIT !

Le gouvernement doit répondre à l’exigence de respect de la
dignité de nos métiers, de notre travail et de nos conditions de vie !

  • Pour sortir de la crise sociale et démocratique créée par l’obstination du gouvernement et
    du Président de la République !
  • Pour exiger le retrait de la réforme des retraites !
  • Pour gagner la reconnaissance du travail, la dignité des métiers, l’amélioration des salaires
    et l’égalité salariale entre les hommes et les femmes !
  • Pour répondre au mépris par l’affirmation haut et fort de la solidarité entre toutes et tous !

Faisons du 1er mai une grande journée unitaire et populaire !
TOUTES ET TOUS MASSIVEMENT DANS LES MANIFESTA
TIONS !

1er MAI UNITAIRE ET POPULAIRE POUR LE RETRAIT

à Besançon, rendez-vous à 10h Parking Battant

Parcours : Parking Battant –> Avenue Edgar Faure –> Place Leclerc –> Avenue Siffert –> Rue Oudet –> Rue Louise Michel –> Pont Canot –> Avenue du 8 mai 1945 –> Rue Charles Nodier –> Rue de la Préfecture –> Grande Rue –> Rue des Boucheries –> Place de la Révolution

à l’issue de la manifestation : Apéro unitaire

L’intersyndicale appelle à faire du 1er mai une journée de mobilisation massive, unitaire et populaire contre la réforme des retraites, dans le calme et la détermination. Elle invite tous les travailleurs et travailleuses, jeunes, retraité.es comme l’ensemble de la population à s’y rendre massivement, entre collègues de travail, amis, en famille pour obtenir l’abrogation de cette réforme injustifiée, brutale et injuste et massivement rejetée par la population.

La Réponse de la rue à la méprisante allocution de Macron

Près de 500 manifestant.es sont venu.es Place du 8 septembre (Place Saint-Pierre) par un concert de casseroles ou tout autre objet répondre à l’allocution de notre (leur) Président.

Pendant près de 45 minutes en chantant « Emmanuel Macron, ferme ta gueule » un message certes cru mais simple et clair, de plus en plus de personnes ne veulent plus entendre les mensonges et les fadaises d’Emmanuel Macron.

Si le Président veut enjamber ce qu’il appelle une séquence politique, mais pour encore une très grande majorité de la population non rien n’est fini. Alors quand c’est NON ! c’est NON ! légalement on nous a volé les 2 meilleures années de notre retraite, on ne va donc « rien lâcher » Monsieur le Président.

Une grande partie des participant.es sont ensuite parti.es dans une manifestation spontanée bon enfant dans les rue de la Boucle.

Les propos, ce soir, tenus par le président de la République démontrent qu’il n’a toujours pas compris la colère qui s’exprime dans le pays et s’obstine. Il doit respecter la démocratie sociale et le rejet très majoritaire de cette réforme par la population.

Depuis 3 mois, le rejet de la réforme des retraites est toujours aussi massif. Après avoir promulgué la loi dès vendredi, le Président de la République confirme dans son allocution, son mépris à la fois envers les organisations syndicales et envers les jeunes et l’ensemble de la population. L’intersyndicale confirme qu’elle ne participera pas aux réunions avec l’exécutif, ni à celle de demain avec le Président de la République.

Durant 12 journées de manifestations puissantes, de grèves, d’actions et d’initiatives locales, dans les entreprises, dans les services publics et sur les lieux d’étude, l’intersyndicale a mobilisé des millions de travailleurs, travailleuses, de jeunes et retraité.es.

L’intersyndicale appelle à faire du 1er mai une journée de mobilisation massive, unitaire et populaire contre la réforme des retraites partout sur le territoire, dans le calme et la détermination. Elle invite tous les travailleurs et travailleuses, jeunes, retraité.es comme l’ensemble de la population à s’y rendre massivement, entre collègues de travail, amis, en famille pour obtenir l’abrogation de cette réforme injustifiée, brutale et injuste.

Uni-es, ensemble, déterminé-es pour la justice sociale.

Retraites : ce n’est pas fini !

Communiqué Intersyndical national

Trois mois durant, à l’occasion de douze journées interprofessionnelles de grèves et de manifestations et d’une multitude d’actions locales et sectorielles, des millions de travailleurs et de travailleuses, de jeunes et de retraité-es se sont mobilisés pour exprimer le rejet de la réforme des retraites portée par le gouvernement. Ce sont plus de 1,5 million de personnes qui se sont à nouveau mobilisées hier malgré le début des congés scolaires : c’est un nouveau signe de la crise sociale et démocratique que traverse notre pays.

Aujourd’hui, le Conseil Constitutionnel a censuré 6 articles de la loi. Le peu d’ambitions qu’elle contenait sur l’emploi des seniors, le droit à l’information, la pénibilité pour les contractuels de la fonction publique… ont disparu du texte final. Alors qu’il était déjà injuste, le texte de loi reportant l’âge légal de départ en retraite est dorénavant encore plus déséquilibré.

Il a également rejeté le premier projet d’initiative parlementaire visant à organiser un référendum d’initiative partagée (RIP).  L’intersyndicale appelle à la validation du deuxième RIP, ce qui permettra de sortir de l’impasse par une consultation démocratique.  Cet avis définitif sera rendu le 3 mai.  C’est une situation inédite qui appelle d’autant plus à ne pas appliquer la loi.

L’intersyndicale prend acte de ces décisions. Il revient donc aujourd’hui au Président de la République de prendre ses responsabilités. Devant le rejet massif de cette réforme, l’intersyndicale lui demande solennellement de ne pas promulguer la loi, seul moyen de calmer la colère qui s’exprime dans le pays. Elle demande au Parlement une nouvelle délibération comme le prévoit l’article 10 de la Constitution sur les bases d’une concertation centrée sur les questions du travail.Ce serait un choix de sagesse et d’apaisement.

Les organisations syndicales ont pris note que pendant 3 mois le Président de la République n’a pas jugé que l’état du pays nécessitait une rencontre pour trouver les voies de sortie de crise. Elles n’entreront donc pas dans un agenda politique qui nécessiterait un rendez-vous en urgence et dont l’ordre du jour ne serait pas le retrait de la réforme. Attachées à un dialogue social de qualité, elles décident d’ici le 1er mai de ne pas accepter de réunions avec l’exécutif.

L’intersyndicale soutient les actions et grèves engagées et les initiatives intersyndicales de proximité qui seront décidées localement. L’intersyndicale appelle l’ensemble des travailleuses et travailleurs, des jeunes et retraité-es à faire du 1er mai 2023 une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale. Une telle mobilisation unitaire intersyndicale sur le travail et les retraites est historique dans notre pays, elle démontre l’importance d’avoir des réponses à la hauteur des enjeux sociaux et environnementaux.

Paris, le 14 avril 2023.

Réforme des retraites : Macron s’exprime

Toutes et tous en grève et dans la rue le Jeudi 13 avril 2023

Rendez-vous 14h Parking Battant

Mercredi 12 avril, Tractage >> à partir de 7h Rond-point rue de Vesoul au niveau du Collège Albert CAMUS

Vendredi 14 avril, En attendant la décision du Conseil constitutionnel Rassemblement festif >> à partir de 17h (chacun ramène ce qu’il souhaite)

Toujours aussi nombreuses et nombreux, déterminé.es à gagner le retrait

L’intersyndicale, porteuse de revendications claires : pas de recul de l’âge de départ, pas d’allongement de la durée de cotisations, a été reçue hier par la Première ministre. La demande réitérée de la réforme s’est heurtée à un refus net de l’exécutif.

Pour l’intersyndicale, il s’agit là d’un déni et d’un mépris total du rejet massif porté par toutes nos organisations, par les travailleuses et travailleurs et l’opinion publique. Pourtant, cette opposition largement majoritaire s’exprime dans le pays, depuis le 19 janvier, avec déjà 11 puissantes mobilisations à l’appel de toutes les organisations syndicales et de jeunesse, mais aussi au travers des actions et des grèves.

Aujourd’hui encore, ce sont près de 2 millions de travailleuses et travailleurs, jeunes et retraité.e.s qui se sont mobilisés dans le calme et la détermination pour dénoncer cette réforme injustifiée, les régimes de retraite n’étant pas « au bord de la faillite » comme le prétend le gouvernement.

Le contexte est inédit. Dans ce climat de fortes tensions que l’on peut qualifier de grave crise démocratique et sociale, l’exécutif s’arc-boute et porte seul la responsabilité d’une situation explosive dans l’ensemble du pays. L’intersyndicale a soumis au Conseil constitutionnel, qui rendra sa décision le 14 avril, des argumentaires considérant que cette loi devrait être déclarée contraire à la Constitution.

L’intersyndicale appelle à une journée de mobilisation de grève le 13 avril, 14h Parking Battant et à un rassemblement festif le 14 avril, à partir de 17h Place de la Révolution pour gagner le retrait de cette réforme.

Cette réforme est injuste et non indispensable !

Elle est rejetée par plus de 70% de la population !

Une seule solution : le RETRAIT !

ENSEMBLE, on gagnera !

ON LÂCHERA PAS !

Déclaration de Benoît Teste

Secrétaire Général de la FSU – 5 avril 2023

Madame La Première Ministre,

Vous l’aurez compris, nous sommes porteurs aujourd’hui, comme l’ensemble des membres de l’intersyndicale qui se sont exprimés avant la FSU, de l’expression de millions de grévistes et manifestant·es, soutenu·es massivement par la population, qui, depuis près de 3 mois maintenant, contestent la réforme des retraites et disent leur profonde colère face à l’injustice qu’elle représente.

Et parmi ceux-ci, les femmes sont les premières touchées car ceci ajoute à toutes les inégalités déjà subies ! C’est une grave contradiction d’avec la parole publique portée par le Président de la République dans un temps pas si ancien. Pardonnez cette première remarque un peu solennelle.

Nous vous le redisons donc à la suite des autres organisations syndicales, maintenir cette réforme des retraites est déraisonnable dans la situation sociale du pays et dans le rapport de défiance qui s’instille envers celles et ceux qui sont attaché·es à son modèle républicain. Déraisonnable car cette réforme est aujourd’hui, que vous le vouliez ou non, la matérialisation, le condensé, le précipité au sens chimique du terme de tout ce qui provoque le profond ressentiment de mépris qui se répand dans le monde du travail.

Prétendre ajouter deux années, voire plus, d’un travail qui s’est lui-même intensifié, qui est très souvent jugé comme pas ou peu reconnu, c’est exprimer une intention, réelle ou supposée, d’user les gens jusqu’à la corde, leur enlever toujours plus de droits, leur enlever des années de vie en bonne santé et des années de vie tout court. Vous savez que c’est la compréhension du sens de votre réforme à une échelle très large.

C’est donc d’autant plus déraisonnable que le Président de la République affiche d’un côté une volonté politique de « remettre la valeur travail au centre de la société » alors même qu’en portant cette réforme, il affiche des actes exactement à l’inverse de la valorisation du travail en en faisant baisser le prétendu coût. La reconnaissance n’est pas un coût, précisément ! C’est l’inverse… Au final, ceci aboutit à une politique comprise comme méprisant la réalité du travail car il devrait ouvrir finalement de moins en moins de droits.

Vous marchandisez un peu plus le travail pour envoyer des signes aux marchés financiers, voilà la vraie raison de cette réforme, ce qui a d’ailleurs été avoué à demi-mots par le Président de la République sans être véritablement assumé.

Il est donc déraisonnable de maintenir cette réforme car elle ne serait utile qu’à cela, rassurer les marchés financiers. Et d’ailleurs, ce n’est même pas certain car le dumping social n’a jamais de limite… Elle n’est donc pas une réforme d’intérêt général.

Nous avons fait la démonstration, lors des concertations au cours desquelles vous nous avez écouté mais pas entendu, que d’autres financements étaient possibles. À rebours de cette réforme, il faudrait en particulier engager une politique qui reconnaisse le travail, qui s’attaque aussi aux profondes injustices, comme les inégalités persistantes entre les femmes et les hommes, ce qui passe par une revalorisation des salaires, et puisque la FSU est une fédération de la Fonction publique, nous voulons dénoncer à nouveau l’absence de revalorisation du point d’indice à hauteur de l’inflation, vous préférez à cela une politique indemnitaire particulièrement inadaptée et toujours orientée pour rémunérer moins la réalité du travail réalisé par les personnels.

Une revalorisation générale des salaires créerait une source de financement supplémentaire pour le système de retraites. Vive la cotisation ! Pourrions-nous dire pour résumer.

Enfin, nous dirons en un mot que le Président de la République, dans son allocution télévisée, a ouvert d’autres sujets et a en particulier rappelé qu’il souhaitait faire la réforme du lycée professionnel. Là aussi ce serait déraisonnable car il s’agirait de dévaloriser la formation et la qualification des futur·es travailleuses et travailleurs et leur reconnaissance, et donc de déqualifier l’emploi. La FSU y voit une cohérence avec cette réforme des retraites, et sur ce sujet aussi une intersyndicale très large a montré son opposition à cette réforme de la voie professionnelle.

Et dans la période, nous voulons vous le dire solennellement, au-delà de la déraison de la réforme des retraites, il est ou serait de pure folie de jouer le pourrissement et de faire monter la « peur du désordre », usant et abusant de la répression, y compris à l’encontre de militant·es syndicales et syndicaux.

Maintenir une réforme rejetée par l’ensemble des organisations syndicales et par une écrasante majorité de la population, au risque de maltraiter davantage le monde du travail, de maltraiter davantage la démocratie sociale et au final la démocratie tout court, relève d’une maltraitance faite à la République telle qu’elle s’est instaurée dans notre pays. Vous auriez alors une responsabilité immense dans la montée des tensions, dans le rejet du politique, et donc aussi dans la montée de l’extrême droite.

Nous attendons, Madame la Première Ministre, de discuter du retrait de cette réforme des retraites !

La CGT, FSU et Solidaires attaquent au Conseil d’État le décret assurance chômage

CP commun Assurance chômage / Conseil d’état

Toutes les organisations syndicales déposent conjointement des recours auprès du Conseil d’État contre le décret assurance chômage publié le 26 janvier 2023 qui organise la baisse de droits d’un quart de la durée maximale d’indemnisation depuis le 1er février. Ainsi des précaires perdront 2 mois d’allocation dès septembre et des seniors jusqu’à 9 mois, soit trois trimestres également perdus pour la retraite.

Si le gouvernement persiste à passer de force sa réforme des retraites, il ne faut pas oublier qu’il a usé de la même stratégie, malgré l’opposition unanime de toutes les organisations syndicales pour réformer l’assurance chômage. Une réforme injuste, injustifiée qui casse un peu plus les droits des privés d’emploi en intégrant le principe de contra cyclicité, consistant à baisser les droits en cas de baisse officielle du chômage.

De fait il organise la réduction de 25% de la durée maximale des allocations pour les travailleurs.ses privé.e.s d’emploi.

Le gouvernement, à travers ses différentes réformes, organise la casse globale de notre système de protection sociale. C’est pourquoi la CGT, FSU et Solidaires exigent le retrait de toutes les réformes de casse des droits sociaux des travailleurs, travailleuses et privés d’emploi et exige la construction de nouveaux droits.