Alors que la déclaration de politique générale du premier ministre Michel Barnier n’a fait aucune place à la thématique de l’enseignement supérieur et de la recherche, vos premières interventions se sont portées sur un rappel à l’ordre dans nos établissements laissant sousentendre qu’ils seraient à la dérive. Cette entrée en matière est très problématique pour la FSU, au moment où les choix des gouvernements de ces dernières années amènent l’ESR au bord du précipice budgétaire et mettent en péril nos métiers et le service public.
Avant toute chose, l’ESR doit disposer d’un budget ambitieux. Nous n’avons pas le choix. Vous devez obtenir les moyens budgétaires permettant à l’ESR de remplir ses missions, et en particulier de réussir la démocratisation de l’enseignement supérieur et le développement d’une recherche libre et indépendante des lobbies.
La quasi totalité des universités est aujourd’hui dans une situation préoccupante, voire alarmante, et il manque des milliards pour assurer nos missions de service public. La coupe annoncée du budget d’au moins 400 millions d’euros est catastrophique et la part du budget de la MIRES dans le budget de l’État n’a jamais été aussi faible. En effet, pour la cinquième année consécutive, elle est inférieure à 6 % alors qu’elle était de 6,8 % en 2011. La bonne volonté des fonctionnaires du MESR ne saurait suffire. Ils et elles sont épuisé·es par la surcharge de travail, leur déclassement salarial, les attaques dont ils et elles sont l’objet et la perte de sens de leur métier à laquelle la dérégulation de l’ESR n’est pas étrangère.
Parmi les priorités budgétaires, nous pouvons citer l’augmentation des salaires, la création et la non suppression de postes de titulaires, l’augmentation des heures de formation pour notamment améliorer l’encadrement des étudiant·es et limiter le décrochage ou l’échec, l’augmentation des subsides pérennes pour la recherche, la transition écologique avec en particulier la rénovation des bâtiments, etc..
L’État doit préserver les budgets qu’il consacre à la recherche, que ce soit dans les universités ou dans les EPST. Le soutien apporté aux entreprises via le crédit impôt-recherche n’a jamais fait la preuve de son efficacité et ressemble plus à une subvention déguisée. Si un effort doit être fait pour rétablir les finances publiques, après les années Covid où la collectivité a, « quoiqu’il-en-coûte », soutenu le secteur privé, cet effort doit protéger l’investissement public dans la recherche scientifique, seul à même de produire innovation et progrès sur le moyen et long terme.
En cette rentrée universitaire nous alertons également sur la crise du recrutement qui, après l’enseignement scolaire, touche maintenant l’enseignement supérieur avec 18 % de postes non pourvus en 2024. Le rehaussement des bourses des étudiant·es est également un sujet d’importance : il est crucial que les jeunes inscrit·es dans nos universités puissent se concentrer sur leurs études, ce qu’ils ne peuvent pas faire sereinement quand ils ou elles ne mangent pas à leur faim, dorment dans la rue ou manquent de l’essentiel – les représentant·es des étudiant·es en parleront mieux que nous.
En deuxième lieu, l’ESR nécessite un cadre réglementaire protecteur qui permette l’exercice de nos missions de service public. Depuis plus d’une dizaine d’années, ce cadre réglementaire est attaqué et grignoté, par la LRU d’abord, et maintenant dynamité par l’action conjointe de l’ordonnance de 2018 sur les regroupements expérimentaux et l’acte II de l’autonomie. Cette dérégulation de l’ESR se traduit par un éclatement du paysage universitaire, au point que l’appellation d’université recouvre désormais des réalités extrêmement diverses. Certain·es ne comprennent même plus la nécessité de démocratie et de collégialité universitaires, réduites à l’état de vestiges, comme en témoignent exemplairement certains statuts des établissements publics expérimentaux qui nous sont soumis pour avis au fil des mois – quatre aujourd’hui, au lieu de cinq grâce à la pugnacité de nos collègues de Lyon 1 qui ont réussi à faire entendre le danger pour la communauté universitaire que constituait le projet d’EPE présenté. Or, démocratie et collégialité sont indispensables pour faire vivre un enseignement et une recherche dynamiques, qui prennent en compte les besoins de la société mais aussi ceux propres à l’exercice de ces deux activités tout en préservant la qualité de vie au travail des personnels – que l’on piétine allègrement aujourd’hui en laissant à quelques-un·es le pouvoir de fabriquer un ESR à deux vitesses dont les effets à moyen et long termes seront délétères pour la société.
À cet égard, nous rappelons que l’indépendance des enseignant·es-chercheur·es (EC), principe consacré par le Conseil constitutionnel, est un des fondements de leur capacité à produire du savoir et à le diffuser. Nul ne saurait le remettre en cause. La FSU veillera à ce que la liberté d’expression et des libertés académiques des EC soient préservées. La circulaire que vous avez envoyée aux présidences à la fin de la semaine dernière et dont le contenu, partiel sans doute, nous est connu par le relais qu’en a fait la presse spécialisée, est dans cette perspective pour le moins inquiétante. La-FSU souhaite rappeler que le savoir et sa production ne sont pas neutres et qu’ils nécessitent des débats ! Le code de l’éducation précise d’ailleurs que le service public de l’ESR « tend à l’objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions. Il doit garantir à l’enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique. » (Article L141-6)
Produire du savoir, le diffuser, est par essence subversif. C’est aller contre les évidences et les croyances personnelles et institutionnelles, contre les conservatismes, cela demande de prendre parti : le parti du savoir, de la façon de le produire, de ce qu’il produit notamment dans la déconstruction des évidences et des croyances. Il est nécessaire de lutter par le débat d’idées pour faire connaître le savoir produit et la façon de le produire comme pour mettre en évidence ce que la connaissance favorise, permet, ou au contraire gêne voire interdit dans nos sociétés. Il ne peut y avoir de sujets tabous.
Pour avoir le calme dans les universités, au lieu d’essayer d’étouffer les avis considérés comme divergents, d’interdire des manifestations pour une paix juste et durable et un cessez-le-feu immédiat et de qualifier d’antisémitisme toute solidarité avec les Palestiniens et Palestiniennes – ce qui ne marche qu’un temps et a des conséquences funestes –, nous devons y maintenir des lieux de débats pluriels, ouverts, dont aucun sujet n’est exclu, dans le respect de la loi – sans sur-interprétation partisane – en mettant en place les conditions pour que les opinions et les connaissances puissent s’exprimer, se confronter, être mises à l’épreuve des sciences que nous produisons – voire les enrichir en produisant par exemple des questions vives auxquelles nous ne pouvons pas encore apporter de réponses ou des conditions que nous n’avons pas encore prises en compte. « Il faut oser tout examiner, tout discuter, tout enseigner même » disait Condorcet (Condorcet, Mémoires sur l’instruction publique). Cela est essentiel dans la perspective de former des citoyens et citoyennes éclairé ·es, aptes à prendre des décisions scientifiquement fondées et à se déprendre des bulles créées notamment par les réseaux sociaux et nombre de médias.
C’est d’ailleurs ce que le conseil d’état a exprimé dans la décision rendue le 7 mai 2024 autorisant la tenue d’une conférence à l’Université PSL organisée par le comité Palestine de l’Université. Sa conclusion en résume le fondement : « La seule circonstance que les communications des deux conférenciers s’inscrivent de façon engagée dans un débat politique n’a pas pour effet d’excéder le cadre des missions d’un établissement d’enseignement supérieur et ne constitue pas un manquement à l’impératif d’indépendance intellectuelle et scientifique de l’établissement ». La FSU rappelle que ce droit doit être protégé par les franchises universitaires que les présidences doivent assurer et non empêcher par le recours à la force.
La supposée neutralité que l’on nous brandit régulièrement comme un totem pour étouffer le débat a des racines profondes que nous pensions, à tort, arrachées. Ainsi Jaurès déclarait-il : « La plus perfide manœuvre du parti clérical, des ennemis de l’école laïque, c’est de la rappeler à ce qu’ils appellent la “neutralité” et de la condamner par là à n’avoir ni doctrine, ni pensée, ni efficacité intellectuelle et morale. En fait, il n’y a que le néant qui soit neutre […] ». Et pour conclure ce point, citons encore Jaurès : « La neutralité scolaire ne pourrait donc pas, à moins d’aller jusqu’à la suppression de tout enseignement, retirer à la science moderne toute son âme de liberté et de hardiesse ». Nous avons là matière à réfléchir.
Enfin, la FSU demande depuis plusieurs années une remise à plat de la formation des enseignant·es (FDE) et l’ouverture de réelles concertations avec les acteurs et actrices de la formation.Il ne se satisfait pas de la situation actuelle, très largement dégradée depuis la réforme Blanquer. Cependant, il n’adhère pas à la réforme FDE envisagée par le MEN en 2024 et que Madame Genetet veut remettre à l’agenda.
Au-delà de l’aspect brutal et méprisant de la méthode employée jusqu’à aujourd’hui, le SNESUP-FSU refuse une réforme qui vise à minorer la dimension universitaire de la FDE (en imposant des maquettes sans concertation, en outrepassant le recrutement par l’université) ; qui vise à imposer la création de licences « PE » sans prise en compte des licences pluridisciplinaires existantes, sans moyens et sans ambition (et notamment en ce qui concerne le lien avec la recherche et la dimension didactique) ; installe une entrée dans la formation et le métier par la contractualisation ; utilise les étudiant·es comme des moyens d’emploi et ne prévoit pas une entrée dans le métier réellement progressive ; ne projette pas les moyens pour une formation et un accompagnement à la hauteur des besoins.
Nous espérons que le MESR pèsera pour que soient satisfaites les exigences d’une formation de qualité s’appuyant en premier lieu sur les formateurs et formatrices qui accompagnent chaque jour les nouvelles générations enseignant·es et CPE dont notre système éducatif a cruellement besoin.
Notre déclaration est un peu longue, mais les sujets ne manquent pas et il y a urgence à reprendre l’agenda social du ministère. La FSU a des propositions pour l’ESR et souhaite qu’elles ne restent pas lettre morte.
La rupture conventionnelle annulée pour vice du consentement de l’employeur produit les effets d’une démission. C’est ce que la Cour de cassation indique dans un arrêt rendu le 19 juin 2024 publié au bulletin.
Un salarié et son employeur signent une rupture conventionnelle mettant fin au contrat de travail. Le salarié justifie son départ par son souhait de reconversion professionnelle. Or, il quitte son poste afin de créer une entreprise concurrente à celle de son employeur. Ce dernier l’apprend et saisit la justice. Il demande l’annulation de la convention de rupture et mentionne qu’il n’aurait pas donné son consentement à celle-ci s’il avait connu le réel projet de son salarié.
La cour d’appel accueille la requête de l’employeur et annule la rupture conventionnelle. Pour elle, le salarié a volontairement caché des éléments afin d’obtenir le consentement de l’employeur à cette rupture. Cette dernière est donc abusive et produit les effets d’une démission. Le salarié se pourvoit en cassation et considère qu’il ne peut s’agir d’une démission sans volonté claire et non équivoque de sa part.
La Cour de cassation rejette le pourvoi. Selon elle, l’annulation de la rupture conventionnelle causée par un vice de consentement de l’employeur produit les effets d’une démission.
Ainsi, cacher volontairement une information afin d’obtenir le consentement de l’employeur à une rupture conventionnelle produit les effets d’une démission. Elle comprend pour le salarié le versement de l’indemnité compensatrice de préavis de démission et le remboursement de l’indemnité de rupture.
À noter
Cette solution est nouvelle puisqu’il s’agit de la première affaire dans laquelle la Cour de cassation prononce l’annulation d’une rupture conventionnelle pour vice de consentement de l’employeur.
Le Mémento du SNASUB-FSU, c’est 180 pages dédiées aux personnels administratifs, ITRF et des bibliothèques (titulaires et contractuel·les) de la Fonction publique des secteurs Éducation, Recherche, Culture (voir la table des matières ci-dessous).
Si vous souhaitez recevoir un exemplaire, vous pouvez contacter notre section académique, ou bien envoyer un mail à
Depuis le début du mois de février et jusqu’à la mi-mars, les instances des différents établissements membres de la COMUE UBFC sont appelées à se prononcer sur le nouveau « plan d’actions » de l’ISITE BFC. Ce document vise à répondre aux injonctions du ministère de tutelle (formulées dans un rapport récent de l’IGAENR) et ainsi éviter de perdre le financement de l’ISITE. En effet, les difficultés rencontrées par la COMUE (équipes de présidence, mise en oeuvre de l’ISITE) ne sont un secret pour personne depuis la démission de Nicolas Chaillet et de son équipe en décembre dernier. La perspective de perdre l’ISITE affole clairement les présidents d’établissements, qui savent qu’ils perdraient là un moyen de chantage très efficace auprès des personnels pour reconfigurer le paysage local de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche contre la volonté de ceux-ci : en période de disette budgétaire, alors que les crédits récurrents des laboratoires se réduisent comme peau de chagrin et que plusieurs formations ont purement et simplement été supprimées, que de nombreux postes sont gelés, les financements associés à l’ISITE-BFC font figure d’aubaine. Rappelons tout de même :
que ces financements ne sont pas pérennes ;
que ce sont des co-financements, ce qui implique que les établissements membres de la COMUE redirigent une part importante de leurs fonds vers les priorités de l’ISITE ;
qu’ils sont attribués à travers des appels à projet, ce qui revient à demander aux équipes de travailler… à demander les moyens pour pouvoir travailler ;
qu’ils sont conditionnés à un certain nombre de mesures relatives au fonctionnement de la COMUE qui s’avèrent à la fois coûteuses et contraignantes.
Nos syndicats se sont toujours prononcés contre les restructurations à marche forcée dans le secteur de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, qui passent notamment par la mise en place d’outils tels que les IDEX et les ISITE. Ces outils visent un objectif politique précis, à savoir le regroupement d’établissements (fusion ou COMUE) avec pour but affiché de gagner en visibilité sur le marché international de l’ESR. Le projet ISITE-BFC s’inscrit pleinement dans ce cadre idéologique, ainsi qu’en atteste le plan d’actions récemment soumis au vote des CA de l’UB et de l’UFC. Par exemple, il est rappelé que «l’ISITE a pour but de propulser l’université-cible du projet UBFC sur la scène internationale» , qu’une partie des financements de l’ISITE a servi à «la promotion de la marque UBFC» , ou encore que les recrutements de coaches internationaux ont «permis à UBFC d’apparaître sur le marché international de l’offre des « double appointments »» . Cette novlangue publicitaire mâtinée d’anglicismes pompeux et mal orthographiés pourrait prêter à sourire si elle n’était pas au service d’un projet dangereux pour le pluralisme de la recherche scientifique et la démocratie universitaire. En outre, le décalage est grand entre le discours officiel («acteur facilitateur, [la COMUE] oeuvre au service de l’ensemble de la communauté universitaire») et la réalité beaucoup plus prosaïque de l’évaluation des propositions soumises aux appels à projet de l’ISITE. Un exemple parmi d’autres : lors de la première campagne de recrutement «International junior fellowships», le candidat classé premier était celui d’un laboratoire dont le directeur n’est autre que le coordinateur de l’ISITE, et qui a négocié le salaire du chercheur recruté . Bel exemple «d’excellence distribuée», à n’en pas douter ! Si le projet ISITE-BFC initial était déjà inacceptable selon nous, le plan d’action propose un certain nombre de modifications qui le rendent encore plus dangereux. Les profils recherche de tous les postes d’enseignants-chercheurs (et plus seulement ceux relevant des axes prioritaires de l’ISITE) seront établis au niveau de la COMUE. Plus précisément, ce sont les pôles thématiques de la COMUE, constitués des directeurs de laboratoires, des directeurs de composantes, des responsables de diplômes portés par la COMUE, de membres extérieurs tels que les représentants d’entreprises engagées dans une collaboration directe avec la COMUE , qui définiront les profils recherche de tous les postes. Le collège universitaire se dessine de plus en plus clairement. Qu’adviendra-t’il des masters qui ne sont pas dans les thématiques de l’ISITE lorsqu’on ne recrutera plus des collègues sur des profils permettant d’y enseigner ? Qu’adviendra-t’il du lien avec l’enseignement ? Quant aux personnels BIATSS, ils devront faire preuve d’adaptabilité, car leur mise à disposition (totale ou partielle) de la COMUE «pourra être accommodée plus simplement soit par une lettre de mission, soit par une modification de la fiche de poste de l’agent» . Pour rassurer, il est écrit qu’il faudra leur accord mais on sait bien que la réalité sera tout autre. Par ailleurs, le plan d’action annonce plusieurs postes de dépenses supplémentaires qui n’ont rien à voir avec le financement des formations et de la recherche, puisqu’elles concernent le fonctionnement de la COMUE proprement dite : transfert de l’agence comptable de la COMUE à l’UB avec l’aide du cabinet Deloitte , audit externe pour valider l’organigramme des services de la COMUE , ou encore mise en place d’un fonds d’investissement de 5 millions d’euros pour permettre l’interopérabilité des systèmes d’information . Le 14 mars prochain, nos élue-e-s au conseil d’administration de la COMUE voteront contre le plan d’action ISITE-BFC, comme nos élus l’ont déjà fait aux CA de l’UB et de l’UFC. Nous appelons les autres élu-e-s ainsi que les membres nommés à en faire autant, pour mettre un coup d’arrêt au projet dispendieux et au service de quelques mandarins qu’est l’ISITE.
Mutations inter 2019 dans la filière administrative : Attachés, Secrétaires, Adjoints, c’est le moment ! Pour le meilleur suivi de votre demande de mutation, ayez le bon réflexe, contactez le SNASUB-FSU !
Les dispositions relatives à l’organisation du mouvement interacadémique des personnels administratifs pour la rentrée 2018 ont été publiées au Bulletin officiel de l’éducation nationale, au sein de la note de service concernant les carrières des personnels BIATSS, téléchargeable ici.
Ces modalités de gestion ont pour but d’organiser concrètement les opérations de mutation des agents demandeurs, notamment lors de la phase interacadémique.
Pour s’y retrouver dans ce parcours administratif, nous vous proposons de consulter :
notre dossier syndical avec toutes les informations
Vous trouverez ci-dessous, pour rappel, le calendrier 2019 des opérations de mouvement de l’AENES
Bien évidemment, vous pouvez compter sur l’aide de vos représentants du personnel que sont les commissaires paritaires nationaux du SNASUB-FSU et de ses délégué-e-s dans les académies.
– AYEZ LE BON REFLEXE, CONTACTEZ-NOUS !
Les commissaires paritaires nationaux pour LES ATTACHÉS (AAE) :
Eric FOUCHOU-LAPEYRADE– Lycée Déodat de Severac Toulouse –
Les présidents Alain Bonnin et Jacques Bahi ont réuni chacun leur «grand congrès» lundi 21 janvier pour présenter le projet de plan de sauvetage de l’I-SITE et de l’avenir de la politique de site en Bourgogne Franche-Comté.
Le SNASUB-FSU, le SNCS-FSU et le SNESUP-FSU se sont
toujours prononcé contre la vision autoritariste du Ministère de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche qui contraint les
universités à une marche forcée vers les COMUE au lieu d’associer les
personnels et les étudiants. Alors que la communauté universitaire, par
le biais du CNESER du 17 septembre, s’est opposée au projet d’ordonnance
relative à «l’expérimentation de nouvelles formes de rapprochement, de
regroupement ou de fusion des établissements d’enseignement supérieur et
de recherche» (46 contre, 9 pour et 8 abstentions), les responsables de
nos établissements s’engouffrent dans ces ordonnances pour conserver
l’I-SITE, répondant ainsi au chantage aux financements exercé par les
jurys internationaux des PIA (Projets d’Investissement d’Avenir)
missionnés par les politiques. Ce projet d’ordonnance fait clairement
apparaître la volonté de limiter la représentation des personnels et
constitue une nouvelle attaque contre la démocratie universitaire, à
l’opposé de la collégialité et d’une régulation nationale.
La
solution choisie sur notre territoire serait «un modèle fédéral unique»
construit à partir du volet «COMUE expérimentale» dans le texte de
l’ordonnance. Une fois que nos établissements rentreront dans la logique
d’établissement expérimental, il n’y aura plus de retour en arrière
possible.
Au cours de ces «grand congrès», plusieurs propositions
de transformation nous ont été présentées, nous n’en reprenons qu’une
partie dans ce communiqué :
Organiser une élection tournante
tous les 4 ans de la présidence d’UBFC entre un membre issu de l’uB et
un membre de l’UFC. Création d’une Vice-Présidence CA de l’UBFC pour
l’Université qui n’a pas la présidence.
Le VP CAC serait un
enseignant chercheur de rang A issu des autres établissements. La
présidence du conseil académique qui décidera des crédits récurrents des
laboratoires, de la politique de recrutement de tous les postes dans le
périmètre de l’I-SITE, pourrait être un membre d’une école privée, et
en tout état de cause, ne serait plus un universitaire.
«nul ne
pourra être candidat sur une liste à l’échelle fédérale s’il n’est pas
membre élu de l’instance similaire à l’échelle de son établissement». On
reste sidéré par cette mesure qui va à l’encontre du principe de
non-cumul des mandats.
Donner la tutelle des UMR, ainsi que les
crédits récurrents à distribuer, à la COMUE. Ces mesures reviendraient
de fait à confier la politique de recherche à cette dernière, avec des
établissements transformés en collèges universitaires. Sans oublier la
composition des comités de sélection qu’il est prévu de déléguer à la
COMUE, ce qui peut être lourd de conséquences en termes de recrutements.
Toutes
ces nouvelles mesures ne doivent pas faire oublier l’essentiel, à
savoir que la logique des PIA (donc de l’I-SITE et des COMUE) est la
construction de périmètres d’excellence, que les établissements doivent
abonder, puisqu’ils s’y sont engagés pour récupérer les intérêts du
grand emprunt. Il en résulte un assèchement pour tout le reste de
l’université et donc une perte pour la pluridisciplinarité. Cet
assèchement se propage à l’enseignement, l’obligation de redéploiement
des postes vacants en direction des axes de l’I-SITE se faisant au
détriment de formations à fort effectifs. On essaye de nous faire croire
à la théorie du ruissellement, mais nous ne sommes pas dupes : certains
ont trop d’argent et ne savent pas comment le dépenser, tandis que
d’autres n’ont plus les moyens d’assurer leurs formations et leurs
missions. Le contraste est fort entre les moyens alloués aux
«initiatives innovantes» et les restrictions budgétaires que subissent
les établissements… Il s’agit de deux systèmes étanches : d’un côté
financement de projets «ambitieux» (qui souvent riment avec creux), de
l’autre gel de postes et formations au pain sec.
Le problème n’est
donc pas selon nous de compter les bons points entre les réussites et
les échecs de la COMUE, ou de s’accrocher à l’I-SITE qui de toute façon
sera limité dans le temps. Ne serait-il pas plus judicieux de nous
interroger sur le modèle que nous voulons pour l’Université ? Est-il est
pertinent d’assécher financièrement des pans entiers de la recherche,
de sacrifier l’enseignement de certaines disciplines, de contraindre les
enseignants-chercheurs à passer l’essentiel de leur temps à répondre à
des appels d’offre pour espérer exercer leur métier ?
Pétition contre l’augmentation des droits d’inscription des étudiants étrangers hors union européenne
Nous, étudiantes, étudiants et personnels de l’Université de Franche-Comté, réunis en assemblée générale le 29.11.18, demandons au Président Jacques M. Bahi de prendre position personnellement et publiquement contre la hausse des frais d’inscription pour les étudiantes et étudiants étrangers annoncée par le premier ministre, comme l’ont fait d’autres présidents (Poitiers, Nantes, Paris 8, etc.).
Nous invitons les collègues, les étudiant.e.s et toutes les personnes solidaires de notre action à signer la pétition qui circule et à se mobiliser contre cette annonce.
Communiqué intersyndical sur le budget 2019 de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR)
Le projet de loi de finances (PLF) pour 2019 prévoit, pour la MIRES (mission interministérielle recherche et enseignement supérieur), un budget de 27,9 milliards d’euros, en augmentation de 500 millions (M€) par rapport à la loi de finances initiale de 2018. Cette augmentation de 1,8% correspond tout juste à la croissance prévue en 2019.Il ne reste, si on en déduit l’inflation prévue au minimum à 1,3%, que 144 M€ de plus, soit une goutte d’eau ! Le budget de la MIRES continue donc à stagner par rapport au produit intérieur brut (PIB). Ce n’est pas ainsi que le budget de la recherche et développement (R&D) atteindra l’objectif des 3% du PIB, dont 1% pour la recherche publique et 2% pour l’enseignement supérieur.
Concernant les programmes de recherche, notons que sur les 334 M€ qui leur sont consacrés, 210 M€ correspondent à des dettes en souffrance auprès de l’Agence spatiale européenne. Ces fonds ne seront donc pas consacrés aux travaux des chercheurs dans les instituts.
Le PLF prévoit d’augmenter de seulement 25 M€ les crédits de base des laboratoires, ce qui reste largement insuffisant au vu des besoins criants des crédits de base. Pourtant l’argent existe : le crédit d’impôt recherche (CIR) continue d’augmenter, l’agence nationale de la recherche (ANR) voit son budget augmenter de 33 M€ (+5%) et le programme investissements d’avenir (PIA), puissant outil de restructuration de l’ESR, consomme des milliards d’€ malgré l’avis du CNESER qui a demandé le « reversement des moyens concernant l’ESR au MSRI de façon à l’intégrer à la dotation budgétaire de tous les EPST, universités et EPICS ».
En dehors des mesures salariales programmées (PPCR, compensation de la CSG) aucun budget supplémentaire n’est prévu pour corriger le retard de rémunération des personnels de la recherche par rapport au reste de la fonction publique (ex. primes des chercheurs, alignement des primes des ingénieurs et techniciens sur le reste de la fonction publique…).
Concernant l’enseignement supérieur et la recherche universitaire, l’augmentation programmée de 166 M€ du programme 150 est très en deçà des besoins imposés par, d’une part, les mesures budgétaires déjà actées et, d’autre part, la croissance de l’activité des établissements.
Les mesures qui s’imposent aux établissements universitaires au 1er janvier 2019 ne sont pas financées :
l’augmentation du GVT (50M€), la compensation de la hausse de la CSG (50 M€) la revalorisation des indices des grilles de traitements « PPCR » au 1er janvier 2019 (30 M€), l’inflation sur la partie du budget de fonctionnement et d’investissement des établissements (26 M€) entraînant au total une hausse de 156 M€.
le financement de la hausse du nombre d’étudiants (+38 000 en 2017, non financés) et + 40 000 en 2018 qui, si nous les finançons à la hauteur de l’investissement moyen par étudiant à l’université –10 210 € en 2016–, représentent 408 à 796 M€. Le budget 2019 ne prend pas en compte les investissements nécessaires au financement des dispositifs prévus par la loi ORE, soit 96 M€ dont :
6 M€ pour les parcours adaptés des 135 000 étudiant.e.s comptabilisé.e.s par PARCOURSUP comme « oui si » qui pour 2/3 du total devront être financés en heures complémentaires,
68 M€ pour le financement de la reconnaissance de l’investissement dans la mission de formation des personnels et les nouvelles formations,
22 M€ pour le recrutement de 370 ETP de directeurs d’étude pour les L1.
Ajoutons que sur le programme vie étudiante, il semblerait que la recette de la CVEC (contribution vie étudiante et de campus), que nous contestons par ailleurs, ne soit pas reversée en totalité aux établissements. Cela constituerait un détournement de l’ordre 30 M€ pour financer d’autres dépenses.
A cela, il faut ajouter la non prise en charge des revendications légitimes du personnel de l’ESR :
l’augmentation du point d’indice au minimum, à la hauteur de l’inflation (2%), soit 255 millions d’euros.
la mise en place d’un plan pluriannuel de création d’emplois de fonctionnaires, enseignant·e·s-chercheur·e·s, chercheur·e·s, ingénieur·e·s, technicien·ne·s, personnels de bibliothèques et administratifs, à hauteur de 6 000 créations par an pendant 10 ans ; et dès à présent, le dégel de tous les emplois vacants (400 M€ d’euros).
la fin de la politique de précarisation et la mise en place d’un plan de titularisation des contractuel·le·s et vacataires de l’ESR (100 M€ d’euros).
L’attribution à chaque unité et laboratoire d’une dotation de base récurrente fondée sur le nombre d’équivalents temps-plein y travaillant (titulaires de tous niveaux et doctorant·e·s), et permettant de mener à bien les projets de recherche sur lesquels ils ont été évalués et labellisés.
Un plan pluriannuel d’investissement immobilier pour la réhabilitation énergétique et la mise aux normes du patrimoine immobilier, ainsi que pour la construction de nouveaux bâtiments permettant d’accueillir les nouveaux étudiants et personnels (1 milliard d’€).
Au total, nous revendiquons une augmentation de 3 milliards d’€/an pendant 10 ans, pour atteindre l’objectif de 1% du PIB pour la recherche publique et 2% du PIB pour l’enseignement supérieur.
Nous appelons les personnels à débattre des questions budgétaires et à peser sur les décisions des conseils d’administration des établissements de l’ESR.
Arrêté du 17 octobre 2018 fixant les taux de promotion dans le corps des secrétaires administratifs de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, dans le corps des bibliothécaires assistants spécialisés et dans le corps des bibliothécaires (JO du 28 octobre 2018).
CORPS ET GRADES
TAUX APPLICABLE
1. Personnels de la filière administrative
Corps des secrétaires administratifs de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur régi par le n° 2010-302 du 19 mars 2010 fixant les dispositions statutaires communes applicables aux corps des secrétaires administratifs des administrations de l’Etat et à certains corps analogues relevant du décret n° 2009-1388 du 11 novembre 2009 portant dispositions statutaires communes à divers corps de fonctionnaires de la catégorie B de la fonction publique de l’Etat
Secrétaire administratif de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur de classe supérieure :
Pour 2019
8,5 %
Pour 2020
8,5 %
Secrétaire administratif de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur de classe exceptionnelle :
Pour 2019
11 %
2. Personnels des bibliothèques
Corps des bibliothécaires assistants spécialisés
régi par le décret n° 2011-1140 du 21 septembre 2011 portant statut particulier du corps des bibliothécaires assistants spécialisés
Bibliothécaire assistant spécialisé de classe supérieure :
Pour 2019
12 %
Pour 2020
11 %
Bibliothécaire assistant spécialisé de classe exceptionnelle :
A l’ordre du jour de ce CTC était inscrit l’avis à donner sur les projets de fiches de postes pour les personnels ouvriers, fonctionnaires et sous contrats DAPOOUS.
Depuis le début des concertations sur les projets de fiches de postes, La FSU et le SNASUB-FSU ont défendu qu’il fallait distinguer d’un côté la fiche-métier définissant les compétences et les qualifications, et de l’autre la fiche de poste qui relève de l’organisation du service.
Cette distinction est importante car elle permet de donner aux personnels des outils pour se battre contre les éventuelles volontés managériales d’accroître la flexibilité et la subordination des personnels.
La direction du CNOUS, bien qu’ayant revue sa copie pour tenir compte de certaines de nos remarques, et ainsi reculé sur les projets de polyvalence accrue et sans règle, n’a pas voulu aller au bout.
La FSU et le SNASUB-FSU ont donc déposé des amendements pour continuer ce combat contre la flexibilité et pour faire reconnaître les identités métiers et la dignité des personnels en déposant des amendements aux projets de fiches de poste de la direction du CNOUS.
Le président du CNOUS, en difficulté face à la détermination de l’action syndicale que nous avons menée, a refuse de soumettre nos amendements au vote comme le prévoit les règles du dialogue social.
Nous avons donc voté contre les projets de fiches de postes.
Ceci renforce notre détermination à gagner la meilleure fonctionnarisation possible et l’application de toutes les garanties pour les personnels que le protocole prévoit.
Nos 6 arguments en faveur du maintien des 30 académies
1 – La lettre du 19 juillet 2018 nous alarme : destinée aux recteurs de régions académiques, elle donne le feu vert pour conduire le travail de réduction du nombre d’académies. Extraits.
« … ne faire remonter au niveau académique que les décisions qui le justifient en terme d’efficacité et de performance» : l’appréciation de ce qui doit relever de l’échelon départemental ou académique est du ressort des équipes autour des actuels recteurs. L’Inspection générale concluait dans un rapport en 2011 que, pour une même mission, des recteurs avaient opéré des choix différents de mutualisation ou non, de concentration au rectorat ou non.
« … les fonctions de gestion ont vocation à être mutualisées » ; les fonctions de gestion ne sont pas par définition « mutualisables » et le projet est de concentrer des missions à un seul point de l’académie. Au contraire, la gestion de proximité permet d’être plus réactif et à l’écoute des besoins réels. La mutualisation entraîne le risque d’avoir des services éloignés des réalités des personnels et des usagers, donc hors-sol. Par ailleurs, la mutualisation fragilise encore plus un site en cas de transfert d’une mission vers un autre organisme (ex. : l’allocation de retour à l’emploi vers pôle emploi en 2018).
« … implanter les services sur les différents sites actuels, notamment à travers une spécialisation fonctionnelle … la spécialisation fonctionnelle des sites impliquera par conséquent un fort investissement sur la formation continue afin d’accompagner les mobilités fonctionnelles» : il s’agit de créer des services sur plusieurs sites d’une académie en spécialisant chaque site par missions. On ne voit pas l’intérêt de répartir autrement des services qui fonctionnent, sinon à maintenir la paix sociale en maintenant l’emploi. Il y a même le risque de dysfonctionnements importants comme dans l’académie de Caen. Les glissements de missions d’un site vers un autre imposent un changement de métiers, de perte de savoir-faire pour pas grand-chose au final.
«… réfléchir au rôle et aux missions de l’établissement scolaire au cœur des territoires. Fonctionnant en réseau avec les écoles, celui-ci pourrait devenir un centre de services, aussi bien pour les usagers que les personnels » ; «… un plus grand pouvoir de décision à l’échelle infra-départementale» : d’apparence neutre, voire bienveillante, la GRH de proximité peut s’avérer à terme être un recul en matière de droits collectifs (mutation sur la base de barème…) et l’ouverture du recrutement direct par le chef d’établissement. Un centre de services ? Déjà, les CIO pourraient intégrer les établissements scolaires et donc confirmer une rétractation de l’offre de service public sur un territoire !
2 – La question de l’emploi : dans une période marquée par de nombreuses suppressions d’emplois (8 000 environ entre 2004 et 2018, la plupart en services académiques), celles-ci sont encore envisagées en 2019 et 2020. Le risque est grand de voir des emplois disparaître par souci d’économies d’échelle d’où la chasse aux soi-disant « doublons » ouverte par les fusions. Si le maintien sur place des personnels – hors encadrement et/ou informaticiens sans doute – est garanti dans les services académiques, il ne l’est pas pour les nombreux agents non titulaires de ces services. Il n’y a pas de droit au réemploi aux CDD pour eux et les mesures de carte scolaire ne s’appliquent qu’aux fonctionnaires. A aucun moment, le ministre affirme qu’il n’y aura pas de suppressions d’emplois.
3 – Pour des académies à taille humaine : Plus que jamais les relations sociales restent primordiales pour « faire société ». Contre la déshumanisation dans les relations au travail ou en matière de service au public, les distances doivent rester raisonnables. C’est la raison pour laquelle le SNASUB-FSU estime que les académies ne devraient pas être sur des étendues territoriales trop importantes. La connaissance fine du terrain permet la meilleure gestion au niveau académique.
4 – Il y a peu d’activités rectorales liées aux missions des régions : Il n’y a pas de raison objective qui justifie un alignement sur le contour des actuelles régions :«plus de 90 % de l’activité des services rectoraux est consacré à des missions ne relevant pas ou très indirectement des compétences régionales. » (Rapport de l’Inspection générale, avril 2015). Même si ceci évolue, la plupart des activités des rectorats restent centrées sur les compétences propres de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur.
5 – Un service public de proximité remis en cause : Au moment où le ministre de l’éducation nationale se fait discret sur le maintien de l’échelon départemental, le Premier ministre a annoncé le 24 juillet 2018 que les services de l’Etat devaient de nouveau être modifiés en développant notamment « l’interdépartementalité ». Plusieurs services pouvant fusionner ou être mutualisées de façon transversale. Le rapport de l’Inspection générale allait dans le même sens en évoquant une responsabilité interdépartementale des DASEN.
6 – Un alignement sur les recommandations européennes : la commission européenne, en application des derniers traités qui font de l’austérité un dogme devant s’imposer aux pays membres, a publié le 2 juin 2014 une recommandation sur le programme de réformes de la France. A propos de la réforme territoriale, elle demandait de « simplifier les divers échelons administratifs en France, en vue d’éliminer les chevauchements de compétences, entre les administrations, de créer de nouvelles synergies, d’obtenir de nouveaux gains d’efficacité et de réaliser des économies supplémentaires en fusionnant ou en supprimant des échelons administratifs. » Faudra-t-il à l’avenir des Régions de taille suffisamment importante pour négocier directement avec la Commission de Bruxelles ? Celle-ci aurait beau jeu de conditionner les aides financières à ses propres critères. Pour le SNASUB-FSU, c’est au contraire la solidarité et la volonté d’aligner les droits vers le haut qui devraient servir de principe unificateur !
Budget 2019 : le ministre Blanquer supprime deux fois plus d’emplois administratifs qu’en 2018 !
La rentrée 2018 et ses 200 suppressions de postes est à peine passée, dans des conditions dégradées pour nombres de services et d’équipes administratives dans les établissements, que le ministre de l’éducation nationale Jean-Michel Blanquer ce déjà aux personnels que la prochaine sera encore plus difficile.
En effet, à l’antenne de France Inter, lundi 17 septembre 2018, le ministre a annoncé au moins 400 suppressions de postes administratifs (l’équivalent des effectifs d’un rectorat) pour la rentrée 2019 !
Quel mépris pour l’engagement quotidien des personnels ! Quelle ignorance de la situation des services de l’administration centrale, des rectorats, des DSDEN, des collèges et des lycées qui souffrent déjà d’un manque cruel de personnels pour faire face, dans des conditions de travail décentes aux conséquences de politiques ministérielles fondées sur des effets d’annonce sans que leurs conséquences ne soient la préoccupation du ministre !
En annonçant une telle mesure de restriction budgétaire, le ministre éclaire la réalité de son arbitrage du mois de juillet d’aller vers des fusions d’académies, de technocratiser l’administration de l’éducation nationale au mépris des besoins des usagers et des enseignants et de la bonne organisation et gestion du système éducatif.
Les suppressions de cette rentrée et celles annoncées pour l’an prochain s’ajoutent en outre aux milliers déjà subies entre 2004 et 2012 par les services académiques et les établissements scolaires que les 550 créations du dernier quinquennat n’auront en rien compensées compte-tenu de l’accroissement des charges de travail.
Le SNASUB-FSU continue sa bataille incessante et permanente pour l’emploi, pour exiger des créations de postes à la hauteur des besoins, pour relever les enjeux de la requalification des emplois et de la promotion concomitante des personnels qui exercent pour une majorité d’entre elles/eux des fonctions relevant d’une catégorie supérieure à la leur. Le SNASUB-FSU défend à la fois le service public et la carrière des personnels, leur exigence à la reconnaissance et à travailler là où ils l’ont choisi.
Le SNASUB-FSU agit pour que les personnels se mobilisent largement dans les semaines qui viennent, se réunissent et débattent des actions à mener pour faire échec à ces suppressions de postes, notamment à l’occasion de la journée d’action interprofessionnelle du 9 octobre, et au-delà à toutes les occasions. Le SNASUB-FSU est force de proposition pour construire avec les personnels, partout et par tous les moyens adaptés, la mobilisation pour défendre l’emploi, les services, contre les fusions d’académies, pour la reconnaissance de l’engagement et de l’expertise professionnelle des personnels de l’administration de l’éducation nationale.
Jusqu’à dix ans pour démanteler l’espace public national de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
L’avant-projet d’ordonnancerelatif à l’expérimentation de nouvelles formes de rapprochement, de regroupement ou de fusion des établissements d’enseignement supérieur et de recherche modifie le cadre statutaire sans qu’aucun bilan explicite et public n’ait été tiré des trois types de regroupements précédents.
Ce projet est idéologique: il constitue une étape majeure de la transformation des établissements universitaires en de simples acteurs de l’économie, en concurrence les uns contre les autres et liés aux intérêts privés dont il s’agit de satisfaire les attentes. Il est un puissant instrument de destruction de la démocratie universitaire et constitue une attaque frontale de nos statuts. Il illustre également la soumission du ministère aux lobbies des grandes écoles et au secteur privé de l’ESR.Le modèle d’universités et d’instituts démocratiques que nous défendonsest la garantie d’un service public de qualité pour toutes et tous. Le remettre en cause aurait des conséquences sociétales délétères.
La première caractéristique de cet avant-projet est d’inciter à des expérimentations en lien avec la politique de siteet de proposer un ensemble inédit de dérogations aux règles inscrites dans le code de l’éducation. L’opacité sur ces projets doit être levée et les documents de travail doivent être communiqués sans délais aux instances élues.
Les établissements publics expérimentaux prévus par la future ordonnance, et par suite les grands établissements, sont présentés comme l’outil qui permettrait aux établissements labellisés Isite de fusionner pour progresser dans les classements internationaux. Mais potentiellement, tous les regroupements peuvent être impactés par ces ordonnances qui ajoutent trois nouveaux dispositifs statutaires (établissement expérimental, convention de coordination territoriale, COMUE expérimentale).
Si la convention de coordination territoriale apparaît comme une possibilité de regroupement librement choisi, les COMUE expérimentales seraient un moyen de réduire les instances représentatives élues sans démanteler le niveau bureaucratique de ces-même COMUE. L’avant-projet d’établissement expérimental, lui, annonce clairement un démembrement complet de l’ESR qui se caractérise par :
jusqu’à dix ans « d’expérimentation »sans possibilité de retour ;
un recul démocratique par la suppression des instances élues ou la réduction des élu.e.s dans les instances ;
des président·e·s qui pourraient être élu.es et reconduit.es à vie(avec la dérogation à la limite d’âge de 68 ans) ;
une concentration des financements de recherchesur les seuls périmètres labellisés isite aboutissant à l’appauvrissement des initiatives originales hors périmètre d’excellence et à la fracturation des collectifs de recherche ;
la mise en place d’une formation à deux vitesses: les filières d’excellence et les formations ouvertes, low cost, sans certitude de débouché en Master ;
une nouvelle dégradation des conditions de travail des personnels : mobilité fonctionnelle ou géographique forcée ;
l’explosion de l’emploi contractuel au détriment de l’emploi statutaire ;
Un risque à terme de fusion des organismes de recherche dans ces « nouvelles universités » avec la disparition des statuts de chercheurs à temps plein.
La liberté académique et l’esprit de collégialité doivent demeurer le fondement de l’exercice de nos missions. Le SNASUB, le SNCS, le SNEP et le SNESUP appellent les collègues à défendre ces principes et à faire entendre leur voix dans le cadre d’une gestion démocratique des établissements. Ils soutiendront toutes les initiatives locales visant à s’opposer au projet d’ordonnance et à construire une riposte nationale.