Conséquence de l’inflation et d’un taux de croissance dynamique, le SMIC est revalorisé de 2,2 % au 1er octobre 2021, puis de 0,9 % au 1er janvier 2022 et porté à
1 603,78 € bruts mensuels.
La conjoncture a aussi des effets directs pour les agent·es publics titulaires et non-titulaires dont le pouvoir d’achat recul au regard de la flambée des prix (énergie, certaines denrées alimentaires, loyers…). Et la prime « inflation » de 100 euros pour les personnels gagnant moins de 2 000 euros nets (qui doit être versée en janvier ou février au plus tard) ne répond pas à cette dégradation subie.
Le cœur du problème est la non-politique salariale du gouvernement pour la fonction publique symbolisé par le gel de la valeur du point d’indice et le refus de revaloriser les carrières.
Alors que tous les agents publics devraient bénéficier d’un ensemble de mesures générales visant à rétablir des carrières et des salaires dignes, le gouvernement s’entête dans son refus. Et les mesures qu’il prend sont tellement faibles qu’elles sont dépassées avant même d’être appliquées !
En catégorie C, la nouvelle grille indiciaire obsolète
dès sa publication !
La valeur du point d’indice est gelée depuis 2017 à 4,686025 € (et n’a connu qu’une revalorisation de 1,2 % depuis 2010). Pour parvenir au niveau du SMIC, il faut désormais atteindre 343 points d’indice de rémunération.
Prétendant augmenter le pouvoir d’achat des plus basses rémunérations, le gouvernement avait annoncé en juillet dernier un toilettage de la grille de catégorie C, couplée à d’autres mesures (bonification d’ancienneté exceptionnelle, réduction de la durée de certains échelons, alignement interministériel des ratios de promotion…). Ces mesures sont destinées en fait à s’affranchir de mesures générales pour revaloriser les carrières et salaires tous les agents publics
La politique non-salariale du gouvernement se heurte à la réalité sociale, économique et à l’inflation. Plutôt que d’augmenter la valeur du point d’indice, il annonce une nouvelle évolution du minimum fonction publique à… 343 points (soit 1 607,31 € brut) au 1er janvier 2022.
Résultat: la nouvelle grille de la catégorie C est à peine publiée qu’elle est submergée par l’augmentation du SMIC. Les trois premiers échelons de la grille d’entrée de carrière (C1) et le premier échelon du C2 sont en-deçà du SMIC du minimum fonction publique !
Quelles sont les mesures applicables au 1er janvier 2022 pour la catégorie C ?
Deux décrets modifient la carrière de la catégorie C avec plusieurs mesures synthétisées dans les tableaux ciaprès : grilles indiciaires (légèrement) revues ; modification de la durée dans chaque échelon et du nombre d’échelons dans les deux premiers grades.
La FSU et le SNASUB-FSU sont intervenus dès juillet dernier au ministère chargé de la fonction publique pour souligner l’insuffisance de ces mesures et leur caractère étriqué dans le temps. Ils ont défendu les revendications que la situation impose : des mesures générales qui redonnent de l’amplitude au déroulement des carrières, revalorisant les salaires et rattrapant les 11,3 % de pertes de pouvoir d’achat subis depuis le début de la politique de gel de la valeur du point d’indice.
Le mépris du gouvernement
pour les carrières en C et… en B !
Le résultat de cette politique non-salariale : avec les nouvelles grilles de la catégorie C et le gel de la valeur du point d’indice et le relèvement du minimum fonction publique poussé par l’augmentation du SMIC, l’absence de revalorisation de la catégorie B aboutit à ce que le premier échelon de son premier grade tutoie aussi le SMIC et se situe désormais au minimum fonction publique (IM 343) !
Le nombre d’échelons et la durée de certains d’entre eux ayant été modifiés, les agents des échelles de rémunération C1 et C2 seront reclassés dans les nouvelles grilles à compter du 1er janvier 2022.
De même, les conditions de reclassement en cas de promotion en catégorie B évoluent pour tenir compte de ce toilettage de la carrière de la catégorie C. Vous pourrez consulter les conditions de ce reclassement sur le site internet du SNASUB-FSU.
Une bonification exceptionnelle d’un an pour tous
Par ailleurs, une bonification exceptionnelle d’ancienneté d’un an intervient à compter de ce 1er janvier pour tous les agents des trois grades. Ceci met un petit coup d’accélérateur pour la prochaine promotion d’échelon.
Sur l’ensemble de ces questions, vous pouvez vous rapprocher des équipes militantes du SNASUB-FSU pour connaître sur votre situation les effets concrets de ces mesures gouvernementales.
☞ Ce qu’en pense le SNASUB-FSU:
Certaines mesures indiciaires sont très partielles apportant une hausse de rémunération entre 12 € et 65 € bruts. Dans beaucoup de situations, l’application des mesures se bornera au mieux à com-penser de l’inflation. Il s’agit donc donc d’une simple mesure de préservation de pouvoir d’achat et non d’une véritable revalorisation salariale.
Les grilles sont de plus en plus tassées et menacent de sombrer sous la ligne de flottaison du simple fait de l’augmentation du SMIC et de l’évolution des prix. L’écart entre le début et la fin de grade se réduit, remettant une fois de plus en cause les perspectives de carrière dans le pour les corps de la catégorie C.
Notons la précarité assumée de la situation car le SMIC augmentera à nouveau mécaniquement du fait de l’inflation que certains économistes annoncent encore importante dans les mois à venir.
Les adjoints administratifs, les adjoints techniques, les magasiniers, méritent mieux que ce saupoudrage ! Il faut non seulement revaloriser les grilles indiciaires de façon conséquente et durable, mais aussi rehausser la valeur du point d’indice et surtout recruter du personnel en fonction des missions qui leurs sont confiées. Là aussi, la requalification des emplois est un enjeu salarial pour le personnel.
L’ensemble des personnels de toutes les catégories voient leurs rémunérations s’affaiblir en termes de pouvoir d’achat au point que seul le déroulement de carrière permet, péniblement de surcroît, de compenser les pertes. C’est inacceptable !
☞ Durée d’échelons des grades C1, C2 et C3
☞ Promotion des agent·es
Le SNASUB-FSU revendique
• un rattrapage immédiat du pouvoir d’achat perdu ces dernières décennies ;
• un salaire mensuel minimum fonction publique à 1 750 € nets ;
• 60 points d’indice pour tous comme mesure immédiate ;
• un point d’indice revalorisé à 6 euros bruts ;
• le rétablissement de l’indexation des traitements sur les prix ;
• le renoncement au salaire au mérite ;
• la révision des grilles salariales afin que chaque promotion de corps ou de grade se traduise automatiquement par une augmentation significative de rémunération : l’amplitude des catégories hiérarchiques doit permettre de rompre avec les logiques de tassements que la grille indiciaire a connues ;
• l’intégration de l’IFSE dans le traitement indiciaire ;
• l’alignement sur le taux le plus favorable et une égalité de versement des indemnités sur l’ensemble des académies de métropole et d’outre-mer. La gouvernance des académies et des établissements ne doit pas rendre possible une rupture d’égalité entre les agents.
• une requalification des emplois de C en B, de B en A en fonction des missions confiées ;
• un plan massif de requalification avec maintien sur poste si l’agent le souhaite.